et 12 entrées choisies
Les poèmes
Les proses
Les critiques
Les invités
Les livres
de la revue papier
- Menu Possibles, nouvelle série n° 41, février 2019
- Sommaire de ce n° 41, nouvelle série, février 2019
- Contemporain : Jean Pérol, Savez-vous si la mer
- Jean Pérol, L’Infini va bientôt finir
- Jean Pérol, Inachevés encore, 2015
- Jean Pérol, une présentation du poète
- Découverte : Denise Rigot-Dessirier
- Éric Poindron, Voyageur de curiosités
- Invité : Alain Serge Dzotap, Mon pays, c’est toi
- Alain Serge Dzotap, Le roi et le premier venu
- Tous les
sommaires - Avis de parution n° 41 pour relai vers les amis
- Index des auteurs publiés dans Possibles
- [Pour la B.N.F] ISSN : 2431-3971
- Accès au n° 42 —> le 5 mars 2019
Éric Poindron
L’invité de longue date pour ce numéro de février 2019
Après la pluie, nous marchions
Après la pluie, nous marchions main dans la main
dans les jardins bosselés de l’enfance /Au milieu des fleurs écrasées et des eaux vieilles et sales.
Pourtant, les promenades main dans la main ne se racontent pas.
Au Japon, il est le Yügen
Presque le mystère ineffable L’indicible
L’enfance est un Yügen / Le Mystère
Une collection de petits secrets aussi Sans couleur a priori
Et pourtant je les ai notées, je m’en souviens
Un moment d’où s’échappent des brins de lilas Qui ne se racontent pas
Être toujours en équilibre / / Insouciant et allègre / Sur les nervures du vent
À l’instar des enfances, l’écriture toute entière, est Yügen
et brin de lilas.
Je m’en souviens chaque fois ; dès que je prends un crayon
et répands les encres et les encore.
Quand je serai petit Je serai
Raconteur de marelles Essayeur de labyrinthes Éleveur de toupies Dresseur de petits pois
Et – de – chat volant Aussi
Souvenez-vous de cet instant Yügen, qui ne se raconte pas,
que vous ne n’avez jamais su décrire
Qui ne peut être en capture
Le rayon de soleil, l’amour qui musarde, la glace qui fond,
le frisson sans raison, un frémissement dans un arbre
comme une chanson ancienne,
l’extase devant le paysage.
Et pourtant il fallait en conserver le souvenir, la justesse,
l’incandescence, le magnifique, l’unicité
Oui, ce moment ainsi Juste et inouï
Un saint ami, saint Augustin, évoquerait La Mémoire du présent
Non pas la remémoration exacte mais la construction nouvelle de l’ancien souvenir
Et le passé revenu qui devient un présent
Le vivre, s’en souvenir, et « se promettre de ne jamais l’oublier »
Éric Poindron, Le Livre des visages, 12 décembre 2018
Alain Serge Dzotap, Mon pays, c’est toi —>
« Éric Poindron est un personnage haut en couleurs : conservateur de cabinet de curiosités, bibliophile averti, marcheur stevensonien émérite, éditeur d’étrangetés… La rencontre avec cet ogre lettré » [… poursuivre la lecture de cet entretien magique]. Le site de ce poète mystérieux et limpide à la fois, où parcourir d’urgence Curiosa & cœtera, qui ouvre sur la loge du fantôme de l’opéra. Une brève note de lecture à propos de Comme un bal de fantômes, au Castor Astral, 2016.