- Menu Possibles, nouvelle série n° 62, février 2021
- Sommaire de ce n° 62, nouvelle série, février 2021
- Contemporaine : Annie Salager, Le Cri du terrestre
- Annie Salager, Le Cri du terrestre, [extraits II]
- Découverte : Barjini Heyno, Nous allons nous manquer
- Hier : Élisabeth Loussaut, La chouette hulotte
- L’invitée : Sylvie De Filippi, Deux contes brefs
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- [Pour la B.N.F] ISSN : 2431-3971
- Attente —> accès au n° 63 —> le 5 mars 2021
Sylvie De Filippi
La page “invitation” de ce numéro, février 2021
Un conte
Le célèbre plongeur italien Enzo Maïorca plongeait dans la mer chaude de Syracuse, et parlait à sa fille Rossana qui était sur le bateau.
Prêt à plonger, il sentit quelque chose le cogner légèrement dans le dos.
Se retournant, il vit un dauphin, et réalisa alors qu’il ne désirait pas jouer, mais voulait plutôt lui exprimer quelque chose.
L’animal a plongé, et Enzo l’a suivi.
À environ 12 mètres de profondeur, coincé dans un filet abandonné, il y avait un autre dauphin.
Enzo remontant rapidement à la surface, a alors demandé à sa fille de lui donner sans attendre ses couteaux de plongée.
En quelques minutes, il parvint à libérer le dauphin qui, à bout de force, réussit à s’émerger en émettant un « cri presque humain » (ainsi le décrit Enzo Maïorca).
Un dauphin peut rester en apnée sous l’eau jusqu’à 10 minutes, après il se noie.
Le dauphin libéré mais étourdi, était sous l’attention d’Enzo, de Rossana et de l’autre dauphin, quand une surprise arriva.
C’était une femelle qui devait bientôt mettre bas.
Le mâle s’est arrêté devant Enzo, a touché sa joue (comme pour un baiser), puis se sont éloignés.
Enzo Maïorca dit alors : « Jusqu’à ce que l’homme apprenne à respecter et à dialoguer avec le monde animal, il ne pourra jamais connaître son véritable rôle sur cette terre. »
Sylvie De Filippi, Le Livre des visages, 16 janvier 21
Conte II
Je resterai sirène
En intenses profondeurs
Lumineuse et féline
Ondulante égérie
Un dauphin aux mille grains
Jadis dessinait
En nageoire caudale
Des cœurs à mon effet
Je reviendrai mouillée
Par les sanglots d’hier
M’essuyer sur son corps
Et si d’aucuns sourient
Se gaussent de ma prose
C’est qu’ils n’ont point aimé
Sylvie De Filippi, Le Livre des visages