Présentation de Richard Rognet, Possibles n° 18, mars2017

Présentation de Richard Rognet
le contemporain de ce Possibles, n° 18

Sylvie Besson
Un peu d’ombre sera la réponse

Faire l’expérience du noir, saisir le moment où la nuit pénètre le jour, percevoir une ombre comme s’il s’agissait d’une lueur, tel est l’univers de Richard Rognet dont la voix tente d’émerger d’une Nuit profonde, dont la parole chante autant l’obscur qu’elle est chant de l’obscur ; et lorsque la Lumière laisse ses ombres envahir la page, on le suit dans l’Ombre et on ne sait plus où l’on est. Peu importe que ce soit sur terre ou ailleurs, l’intérêt sera alors de se frayer un chemin dans cette obscurité, car cette nuit est aussi celle du travail de création en train de se faire. Quelque chose cherche à apparaître dans le doute et la fragilité, dont rien ne garantit l’épanouissement, l’œuvre posant à la fois la question fondamentale de la… — Continuer la lecture

Bernard Demandre
Brève étude d’ensemble

Ce qui se manifeste, dans le travail de Richard Rognet, au rythme des publications – de l’Épouse émiettée au livre récent, Un peu d’ombre sera la réponse (Gallimard – NRF – 2009), – c’est le mouvement de la recherche, questions posées au monde, à l’homme, au sens, à la langue, à ces menus débris que le réel délivre, une déambulation dans l’à peine visible jusqu’à y rencontrer « la graine première », « entre clarté et nuit », comme si l’ombre, les ombres étaient constitutives d’une écriture et d’une approche du réel (Les ombres du doute – 1979 ; Le promeneur et ses ombres – 2007). Il s’agit de réconcilier les hommes avec leur quête intérieure, compte tenu des choses, des lieux, des situations : nature, fleurs, objets, mais aussi les personnages qui habitent ces… — Continuer la lecture

François Xavier
Richard Rognet, poète en pleine confiance

Ce diptyque, formé pour l’occasion (Élégies pour le temps de vivre suivi de Dans les méandres des saisons) donne au lecteur, dès la première page, la sensation d’une intimité avec le poète car le ton de la confidence s’inscrit d’emblée à la lecture apaisante de ces vers lents, précis et porteurs d’une âme ancienne, comme l’on évoque une culture ancestrale. Richard Rognet impose ce ton décalé qui semble s’être perdu aujourd’hui dans l’hystérie de la vitesse, du retour sur investissement immédiat, de l’entertainment omniprésent. Rien de tout cela ici, le poète prend son temps, nous convoque dans un monde clair et familier, dans le rythme d’une vie… — Continuer la lecture

Pierre Perrin
Dérive du voyageur, éditions Gallimard, 2003

Quatre-vingt-dix-sept poèmes, chacun d’une quinzaine de vers assez brefs, constituent une sorte d’échelle du verbe où grimper pour mieux redescendre en soi. Richard Rognet, le vosgien né en 1942, s’est désormais détaché de l’influence de Bosquet. Il en a conservé la force de frappe. Et si le sarcasme le tente encore, il a répudié la sécheresse. Son objet, dans ce recueil, c’est la mort qui se laisserait bien faire, s’il n’y prenait garde. On connaît le vers d’Aragon, qui lui-même l’avait repris des anciens… — Continuer la lecture

Pierre Perrin, pour ce choix de présentation, le 6 février 2017

Découverte : Florence Noël —>

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