- Menu Possibles, nouvelle série n° 32, mai 2018
- Sommaire de ce n° 32, nouvelle série, mai 2018
- Contemporain : Guy Goffette
- Guy Goffette, Le temps qu’on se lève
- Guy Goffettet, Encore, si le feu marchait
- Guy Goffette, Si tu viens pour rester
- Découverte : Françoise Ruban, repris de son blog
- Invité : Richard Rognet, La beauté des étoiles
- Invitation : Amina Mekahli, Deux extraits
- Prendre et perdre de Jean-François Mathé
- Tous les
sommaires
- Avis de parution n° 32 pour relai vers les amis
- Index des auteurs publiés dans Possibles
- [Pour la B.N.F] ISSN : 2431-3971
- Attente —> accès au n° 33 —> le 1er juin 2018
Richard Rognet
Hier : Le contemporain pour le numéro de mars 2017
Les Frôlements infinis du monde

La beauté des étoiles dépend de l’œil
qui les regarde, comme l’amour
dépend des caresses données. // […] Elles sont
Les étoiles, devant les yeux clairs du chat
qui passe devant ma fenêtre
et qui les entraîne sous les branches basses
de l’arbre où il se réfugie. Les plus modestes
choses observées, ici-bas, sont sûrement
le double de ces immenses mondes
où se mêlent et s’entêtent ce que nos rêves,
seuls, sont capables de percevoir.
Feuilles vacillantes de l’automne,
avant de toucher terre, vous laissez vibrer,
dans l’air, les mêmes tremblements infinis
que ceux qui relient les formes insoumises
de l’espace courbé sous le temps. La beauté
des étoiles n’est que le souvenir
d’un regard apaisé sur la fuite en avant
d’un homme en train de vivre. Mais revenons
au chat, aux feuilles, ils sont d’ici,
ne soyons pas plus qu’eux, disons-nous
que le peu qu’ils proposent
est le sommet précieux de notre destinée.
Richard Rognet, Les Frôlements infinis du monde, Gallimard, 2018
Cette mise en ligne n’aurait pas pu se faire sans l’accord de l’auteur
Poète invitée : Amina Mekahli —>
Vient de paraître, aux éditions Gallimard, Les Frôlements infinis du monde, de Richard Rognet, un de nos meilleurs poètes élégiaques. Son recueil est tout entier baigné par le sentiment de la Nature que le poète interroge et qui l’éclaire et le console de la solitude et de la mort qui rôde. C’est un seul long poème en vers libres, une sorte de méditation écrite dans une langue très simple et très souple, et d’une grande douceur mélancolique. On est ici au cœur même de la poésie. Rappel : Richard Rognet fut le contemporain de Possibles n° 18, en mars 2017.