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Élisa Ka, deux poèmes
La “découverte” de Possibles, n° 46, juillet 2019
Elle s’était déformée

Elle s’était déformée sous les pas ravageurs
de toutes mes colères rentrées
Je ne voulais plus la sentir aussi infaillible
sur les chemins non balisés de mes errances
Je la piétinais sans cesse et sans remords
cette entrave ridicule qui m’avait rétréci
les vers et le coeur
Ce jour-là j’ai perçu dans la douceur de l’aube
comme un souffle ténu, une caresse impalpable
encore étrangère à mes sens mis en veille
Elle s’est imposée soudain, m’a fait presque
violence et je me suis abandonnée tout entière
à elle comme une prière
Je l’ai laissée libre enfin de jouer sa gamme
d’impromptus sur le clavier de mon corps
Elle était là, sortie tout droit du tiroir
à vieilles rengaines
Mon irremplaçable, ma belle Sauvage
…… ma Rime Inversée ……
Élisa Ka, in Le Livre des visages, 3 juin 201919
Il traîne sur mon corps
Il traîne sur mon corps comme une essence rare
Mémoire olfactive qui me ramène à toi
Tu as dépollué l’air vicié qui m’égare
Et gravé sur ma peau les tables de ta loi
Tout au bout de l’obscur tes yeux m’ont éclairée
Tu as mis des couleurs sur la toile de mes jours
Et sur le tableau noir de mes mots atterrés
Tu as rempli les vides et creusé des ajours
Je sens encore ta bouche dans mes replis secrets
Comme un souffle fiévreux sur le gel de l’hiver
Je fonds sous le velours de tes doigts indiscrets
Qui m’encordent d’émois m’ondulant comme un ver
Tu as laissé sur moi l’odeur de ton désir
Comme une ombre entêtée qui entrave mes pas
La saveur à mes lèvres de tes baisers-saphir
Quand me revient sans fin cette mémoire de toi
Élisa Ka, in BaBeL (Olfactive)