Béatrice de Jurquet, Possibles n° 31, avril 2018

Béatrice de Jurquet
La contemporaine pour ce numéro d’avril 2018

Il y a, dans ce recueil, des vers inoubliables.
Gérard Chaliand, préface à Si quelqu’un écoute

Une ligne de vie [extraits]

B. de Jurquet

Écrire de la poésie, c’est changer de régime, de courant, de voltage ; s’accorder à ce qui est, tendre vers ce point d’assemblage, l’accompagner et s’accompagner.

Rien ne remplace ce qui est perdu, mais la poésie se souvient de l’oubli et en quelque sorte m’en parle.

Quoi qu’elle dise du néant, elle fait l’éloge de la matière.

Orphée ne peut se retourner pour voir Eurydice. La possession est impossible. Mais il peut la nommer, l’appeler. Le nom sera un poème.

Le corps de la poésie parle, voilà tout.

À toute langue elle est sa crampe, son élancement, ses “fourmis”, son mal et son remède (là-dessus, le chamanisme ancestral en savait plus que nous).

La poésie n’est pas éternelle, mais l’éternité ne le sait pas.

Le poème, dernier masque de la poésie ?

Béatrice de Jurquet, Si quelqu’un écoute, La rumeur libre éditions, 2017


Découverte : Béatrice Toque, in memoriam —>

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