Isabelle Lévesque in Possibles n° 35, août 2018

Isabelle Lévesque
La “découverte” de Possibles, n° 35, août 2018

Seul

Isabelle Lévesque

Seul
à damner les feuilles pâles d’un couloir.

Étroite, l’eau tremble si bleue.
Retour d’une faveur, demi-lune sur la toile.

La craie nourrie de poussière
désormais silencieuse souffle le roseau.
Étreinte dispersée : le blanc se lit
effacé.

L’Absente, telle figure fugace surgie d’étang,
sombre amalgame quand la nuit
au jour voue sa passion
claire comme nue.

Mi-chemin des ombres, les fleurs d’eau
se lient aux autres mots. Le poète avoue :
fil tendu (ténu), fil de vie ne peut
rompre. Il est aveugle
– fin sépulcre    bourgeon    berceau.

Serait-ce murmure
ce fatal assaut ?
Exclamation du ciel à l’heure
(où sonne et comble, tout orchestré).

Isabelle Lévesque, Ni loin ni plus jamais, [repris pages 15 et 16]
peinture de Marie Alloy en couverture, édition le Silence qui roule, 2018


Auteur d’une douzaine de recueils, Isabelle Lévesque tourmente la langue à sa façon ; elle collabore à diverses revues et magazines. Bien qu’ici placée sous le signe de la découverte, pour la cohérence du présent numéro, elle a déjà un nom. On trouvera sur le site du Silence qui roule les indications utiles pour se procurer son recueil en hommage à Jean-Philippe Salabreuil.

Hier : Andrée Chedid, Le visage triomphant —>

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