Possibles n° 59, octobre 2020

Possibles n° 59, sommaire
Revue de poésie en ligne, octobre 2020

Contemporain : Michel Tournier
 – Le portrait-nu repris des Petites proses, Folio, 1986 –

Michel Tournier

Elle m’avait écrit de Poitiers où elle vivait chez ses parents. Dix-neuf ans. Elle voulait faire un mémoire de maîtrise sur le thème de l’Ogre dans la littérature française. J’étais, pensait-elle, orfèvre en la matière. Accepterais-je de lui donner un rendez-vous ?
J’acceptai, je donnai. Bref, un beau matin d’avril, je fus la cueillir à la petite gare de mon village. Elle n’avait pas plus l’apparence ogresse que moi celle d’ogre. Sur une silhouette effacée par des vêtements « unisexe », un beau visage, aigu, presque coupant, sommaire, trop grave… j’allais écrire pour son âge, tant est forte l’habitude qui nous fait associer la jeunesse et… — Continuer la lecture

Découverte : Marie-Line Saltel-Bayol
La “découverte” de Possibles, n° 59

Collée à ta peau. Je ne bougerai plus. Le temps va s’arrêter. Il ne va plus filer comme ces morceaux de paysage, ces lambeaux de vie déchirés, déformés qui tourbillonnent devant mes yeux à la vitesse du vent. Ta main bouge à peine sur mon sein. Mes doigts ne dénoueront pas tes doigts. Je suis collée à toi pour l’éternité. Elle existe, hein, l’éternité ? Tu as fermé tes yeux. Tu ne peux pas le voir, ce ciel qui s’effiloche. La fatigue a été plus forte que… — Continuer la lecture

Hier : Étienne Orsini
Hier : L’invité de longue date pour ce numéro

Nos rues sont bien mal famées. On doit réfléchir à deux fois avant de s’y engouffrer et davantage encore avant de laisser notre progéniture s’y risquer.
Tant de petites frappes, de voyous, de trafiquants, de hooligans fréquentent ces artères que bienheureux sont ceux qui peuvent rester chez eux. Comme dirait le dicton, « mieux vaut coin de feu que coin de rue ».
Et encore, n’y aurait-il que les… — Continuer la lecture

Invitation : Marie-Claire Chouard
L’invité de Possibles, n° 59

Je crois que j’aurais aimé un long baiser, profond, fougueux. Une main qui écarte le tissu pour frôler un sein, un corps envahissant de tendresse, des paumes chaleureuses dessinant nos contours. Des peaux qui s’apprivoisent, des mots murmurés dans le lâcher prise d’une étreinte emplie d’amour et de désir. C’est en plein sommeil profond, ou à l’aube à peine surgit, je ne sais plus, que le réveil brusque s’est fait. Personne ne nous enseigne la solitude de la pleine… — Continuer la lecture

Pierre Perrin, pour ce choix de présentation, le 28 septembre 2020

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