François Montmaneix in Possibles n° 10, juillet 2016

François Montmaneix, L’été brûla
Le contemporain : repris pour ce numéro de juillet

Une poésie gorgée de sensations donne à sentir, dans une dramaturgie qui met à la disposition du guetteur attentif toutes les promesses, “le vin léger d’un rouge-gorge”, le vent “ce pianiste aux doigts décisifs”, le platane qui “va bondir d’un ciel à l’autre” 
Jean-Yves Debreuille, postface in Œuvres poétiques, tome II, la rumeur libre éditions, 2015

couv. Œuvres IL’été brûla comme le premier mot
d’un grand amour et ma mère était belle
mes sœurs portaient toujours des robes si légères
que les oiseaux connaissaient leurs prénoms
à travers elles à travers ma surprise
je vous cherchais dans mon attente
parmi les rayons du soleil

Je n’avais pas encore inventé le baiser
dont j’allais longuement mourir
lorsque mes mains découvriraient
l’heure et le cri de votre naissance
mais vous étiez déjà mon souffle court
la rapidité de ma course
votre visage avait ces yeux
devant lesquels souvent
les miens se sont fermés
pour mieux recueillir leur lumière

Je vous ai tellement aimée
que les dieux nous ont oubliés
avec les choses les plus simples
et il me suffit ce matin
d’être la feuille de platane
qui étonnera votre rire
en laissant couler sur vos joues
quelques gouttes de la dernière pluie

François Montmaneix, L’Autre Versant du feu, 1990, prix Louise Labé 1991
repris dans Œuvres poétiques, tome I, la rumeur libre éditions, 2015

Présentation de François Montmaneix —>

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