Présentation de Philippe Delaveau, Possibles n° 21, juin 2017

Présentation de Philippe Delaveau
le contemporain de ce Possibles, n° 21

Un entretien
avec Gwen Garnier-Duguy, 2014

J’ai vécu l’angoisse d’une relation au monde, la hantise de ce tremblement général des êtres et des choses, la fragilité des feuilles. Tout cela, les mots devaient s’en emparer. Ce que je prenais alors pour des poèmes n’était guère que l’expression d’un certain désarroi avec les mots des autres. Si un jour on découvre qu’écrire des poèmes est une des plus grandes joies qui soient, il faut avoir commencé par connaître d’abord l’enthousiasme un peu naïf, l’impatience et la déception. En somme, les gammes reprises sans fin jusqu’à la note juste nous révèlent que l’instrument ne sera jamais infaillible parce qu’il n’existe pas vraiment : il n’y a guère que notre façon d’être au monde à travers une transfiguration du langage selon des formes nécessaires, et la fusion de nous-mêmes avec ce langage dans une façon de vivre. Et vivre alors, c’est vivre à l’affût…  — Continuer la lecture

Nommer le monde
Une lecture de Bernard Mazo

Dans sa préface au présent recueil, intitulée Une parole d’accueil, Michel Jarrety le souligne d’emblée : « L’évènement d’Eucharis […], c’est de trancher d’abord sur une époque de poésie française qui avait été surtout soucieuse d’expérimentation, d’un travail où les mots composaient trop souvent une grammaire du poème refermé sur lui-même et son déchiffrement. Cette époque, Philippe Delaveau contribue, avec d’autres nouvelles voix de ces années quatre-vingt, à en affirmer la limite et en montrer — Continuer la lecture

Une lecture de Pascal Boulanger
Ce que disent les vents éditions Gallimard, 2011

La publication, en 1989, du premier recueil poétique de Philippe Delaveau : Eucharis, avait suscité de vifs débats entre les partisans du formalisme et les défenseurs du lyrisme. Mais face à ce clivage trop scolaire pour être pertinent, ce poète singulier ne s’interdit rien, ni visions, ni célébrations. Il rêvait de devenir compositeur de musique, il est un des poètes les plus singuliers de notre époque. En refusant le tarissement du chant, sa poésie fonctionne par vibration et rayonnement. Elle travaille la nappe lumineuse du temps sensible et c’est dans l’accueil qu’elle prend sa source — Continuer la lecture

Une lecture de Pierre Perrin
Invention de la terre, Gallimard, 2015

C’est le dixième ouvrage, en poésie, de Philippe Delaveau chez Gallimard. Ce poète s’inscrit dans la lignée de Claudel qui se voulait « inspecteur de la création ». Le titre donne à entendre cette filiation. Delaveau, capable de haïkus qui d’ailleurs ouvrent et ferment le recueil, reprend bien le souffle, le vers ample et charpenté, sans aller toutefois jusqu’au verset, de son prédécesseur. Une note finale lui permet de concrétiser sa poésie. « Elle est, écrit-il, jubilation devant le sens inépuisable que toute chose ici-bas expose à qui sait voir, […] non seulement le territoire sans limites qui s’étend hors de nous… — Continuer la lecture

Pierre Perrin, pour ce choix de présentation, le 18 mai 2017

Découverte : Olivier Bouillon, deux poèmes —>

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