Les éditions Jacques Brémond, in Possibles, n° 24, septembre 2017

Un site pour les éditions Jacques Brémond
[La page “invitation ” de Possibles, n° 24, septembre 2017

Les raisons pour lesquelles je consacre un site aux éditions Jacques Brémond sont presque terre-à-terre. J’estime l’homme, éditeur-artisan depuis 1975, poète lui-même, pour la qualité de ses échanges, le franc-parler qu’il autorise, la ténacité dans son travail, la rigueur de sa pensée. Je respecte ses choix éditoriaux, j’apprécie sa souplesse de bon aloi. Il publie des poètes primés, subventionnés, mais aussi, à côté de ces derniers, d’autres, parfois inconnus. Il a su garder le contact avec Thierry Metz, de son vivant. Et puis il offre ce côté démodé-indémodable pour des livres “tissés” sur de beaux et grands papiers, des couvertures qui construisent une fenêtre, des cahiers cousus, une typographie qui se fait rare. Un livre chez Brémond, c’est un objet d’art qui traverse le temps. Et c’est beau, tout simplement.

Une curiosité presque d’un autre âge

Il est une curiosité que je voudrais étancher. Tandis que le bon de commande papier suffit à ce jour à la bonne santé de sa petite maison, voilà quarante ans que Jacques Brémond vit heureux ; du moins je suis porté à le croire. Il n’attendait donc pas mon concours électronique. Il n’avait nul besoin de mon apport numérique. Mais justement, est-ce que les moyens modernes de communication, d’autant qu’ils se facturent à plusieurs zéros, en règle générale – et plusieurs au carré, quand l’État les finance *  – sont vraiment efficaces ? Est-ce que la présence sur la Toile augmente le chiffre de vente d’un petit éditeur ? Sa véracité foncière me permettra sans doute de répondre à cette question, que je veux pas vérifier moi-même en proposant les quelques exemplaires papier qui me restent de Possibles.

Bonne visite sur le site des éditions Jacques Brémond

Le présent site consacré aux éditions Jacques Brémond offre l’intégralité des parutions de 2001 à ce jour, ainsi que le catalogue général depuis 1975. Un nombre certain d’auteurs y figurent, au titre de leur présence au catalogue. J’ai plaisir à vous livrer, lecteurs de Possibles en ligne, ce site que j’ai créé avec plaisir. Vous ne rentrerez pas en terre inconnue, puisque je l’ai façonné selon les règles et les habitudes qui prévalent ici, chez moi. C’est donc à cette adresse, sur laquelle je vous souhaite une première visite où satisfaire votre curiosité, que je vous convie. C’est encore innover, surprendre peut-être. Peut-on vivre sagement et faire perdurer une relation de lecteur ? « Qui vit sans folie n’est pas si sage qu’il croit », déclarait à raison La Rochefoucauld. Que ce don vous égaie ! Et merci pour votre confiance.

Pierre Perrin, le 16 août 2017

Invité II : François Laur, in memoriam —>
* Toute administration constitue un gouffre financier. Entre incompétence et prévarication, le numérique…
y a trouvé une place assurément rémunératrice. Qui récapitulerait les centaines de millions d’€ engloutis dans plusieurs ministères ? Celui de la Santé a dilapidé, voilà plusieurs années, une première tranche de 600 millions d’€, pour la création d’un site de partage d’informations médicales entre le patient et son médecin, donc avec des accès protégés, un site mille fois plus simple à créer que, par exemple, Facebook, sur lequel 30 millions de Français lisent et écrivent chaque jour, gratuitement. Une seconde tranche est en cours et le site ne fonctionne toujours pas, aux dernières nouvelles.
La Défense a toujours des soucis avec son logiciel de paye, qu’il serait mal venu de qualifier de facétieux. La solde est ou pléthorique, ou aux abonnés absents. On gaspille, sans compter. Elle a encore d’autres soucis, la Défense, ou plutôt le contribuable, sans parler du simple concitoyen. Le Canard enchaîné du 16 août révèle, page 3, que « le projet d’aménagement du réseau électrique de la base navale de Toulon – là où mouille l’essentiel de la flotte française, dont le porte-avions “Charles-de-Gaulle” et six sous-marins nucléaires d’attaque – […] le doc confidentiel était téléchargeable, jusqu’au 15 août, sur le site internet où toutes les administrations publient leurs appels d’offres » ! La guerre n’est pas pour demain, mais quand même !


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