Rio Di Maria, Possibles n° 24, septembre 2017

Rio Di Maria, Pourvu qu’on ouvre la porte
Le contemporain pour ce numéro de septembre 2017

À Rolande et André Schmitz

Qu’importe la clé
pourvu qu’on ouvre la porte

Transparence de mains figées dans la parole
j’habite un pays cousu de noires bruyères
je parle une langue qui n’appartient à personne
je l’offre en partage à tout inconnu
qui en accueillera ses énigmes d’eau limpide

Je perds la raison dans les couleurs des syllabes
et je me ressource
dans l’équivoque des phrases broyées
au moulin des merveilles inconscientes

J’existe à travers orties malades
et arbres peints d’aurores sylvestres

Ma nullité s’enrichit
des troubles qu’enveloppe le néant
et je déplie les visions
entre murmures de femme et saccages d’enfants
venus boire à ma gourde un matin de métamorphoses

L’éternité parallèle s’accommode
des délires de l’heure absente
qui dissimule la main en embuscade
pour absoudre le silence

La sortie de la forêt n’est pas dans la boussole
et tout cheminement conduit à l’arbre qui sait et se tait

Rio Di Maria, Rackets du temps, L’Arbre à paroles, 2014
Cette mise en ligne n’aurait pas pu se faire sans l’accord de l’auteur

Rio Di Maria, Gouttes de sang innocent —>

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