Rio Di Maria, Possibles n° 24, septembre 2017

Rio Di Maria, Jamais plus retrouvé la page
Le contemporain pour ce numéro de septembre 2017

La page t’appelle / et tu ne lui appartiens pas
Rio Di Maria, Rackets du temps, L’Arbre à paroles, 2014


À mendier un bonjour à la terre
on abrège le temps des adieux
Regarder le temps par la fenêtre qui ne frémit pas
voyeur ou voyant ?
reste encore la vitre (même fêlée !)
pour nous séparer des tragédies de la réalité
(cette chose qui passe sans carrosse attelé)
elle feint nous voir
définit l’instant
il n’appartient pas au futur pensé à dix-sept ans

Toute une vie possible est restée derrière la fenêtre

Comment tendre les bras à l’immensité
à tous les possibles d’une existence ?
quand la vie passe
elle n’a jamais le temps de frapper à ma porte

J’osais espérer une seconde fortune du hasard
car la fille était sortie du tableau
pour s’offrir à ma page
mais le vent bien plus intrépide
que la main surprise bouche à désir
l’a enveloppée de toutes ses appétences

Je n’ai jamais plus retrouvé la page !

Rio Di Maria, Rackets du temps, L’Arbre à paroles, 2014
Cette mise en ligne n’aurait pas pu se faire sans l’accord de l’auteur

Rio Di Maria, Pourvu qu’on ouvre la porte —>

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