- Menu Possibles, nouvelle série n° 34, juillet 2018
- Sommaire de ce n° 34, nouvelle série, juillet 2018
- Contemporain : Patrice Cauda [par C. Dauphin]
- Patrice Cauda, La Mère défigurée IV
- Patrice Cauda, La Mère défigurée VI
- Patrice Cauda, Une note et deux documents
- Découverte : Apolline Fontaine, deux poèmes
- Invité : Yves-Jacques Bouin, un poème
- Elisabeth Loussaut, trois poèmes et une note
- Lecture de Lettres sur la poésie de W. B. Yeats
- Tous les
sommaires
- Avis de parution n° 34 pour relai vers les amis
- Index des auteurs publiés dans Possibles
- [Pour la B.N.F] ISSN : 2431-3971
- Attente —> accès au n° 35 —> le 5 août 2018
Apolline Fontaine
La “découverte” de Possibles, n° 34, juillet 2018
Les Rideaux

Dans mon appartement, calfeutrée,
les rideaux font tomber les voiles :
des souvenirs tirés s’ouvrent sur un paysage
d’autres souvenirs, ayant été
bien dans ma chair.
Le défilement des images anciennes
est une barque de lèvres
se promenant dans l’étoffe gonflée des jours,
avec ce gouvernail bien entretenu et pourpre
qui là entre bouge d’un rouge afflux ;
allons, je touche à l’incandescence
d’un absolu vertical,
je vais monter en confiance
vers l’émotion sublime d’un sommet
qui se déchire en expansion…
Apolline Fontaine, Le Livre des visages, 11 mai 2018
L’orage d’été
L’ombre assourdissante de l’orage
baisse le plafond du ciel
comme caisse de résonance
et dans ce carré de place
les arbres follement débattent
d’un vent d’étuve et d’été.
Dans la moiteur polymorphe
des corps qui s’affaissent
la langueur boite de son pied ;
l’homme et la femme noués
de branches croisées, soulevant
le désir, fondent de bagues en couronnes.
Apolline Fontaine, Le Livre des visages, 17 mai 2018
Je ne connais d’elle que son talent et ces deux messages que j’avais oubliés : « Bonsoir Pierre Perrin, Intéressée par la qualité de vos écrits et de vos partages, je souhaite suivre vos publications. Poète dans mon coin, et du sud de l’Alsace, je tambouille les mots en essayant de ne pas tomber dans le verbiage et le rien du siècle. Je vous souhaite une bonne suite dans vos publications. Apolline Fontaine, le 25 février. — Bonjour Pierre Perrin, Je suis en train de lire Une mère, le cri retenu. Votre écriture est poétique, sensible jusqu’au charnu. Elle a du corps, elle a du fond, elle emplit d’émotions. Et vous le dites très bien : “ Accéder à soi semble aussi simple que de réussir une photo ; les poètes dignes de ce nom exécutent cela sans peine, quoique rarement. Une émotion les travaille, et ils travaillent cette émotion jusqu’à la fixer, le développement à point arrêté.” Savoir faire revivre l’émotion comme si elle venait de notre chair et de notre esprit avec cette phrase mesurée que l’on exprime de tout son être, d’autant plus que le silence des sentiments tus font comme un cri dans l’écriture, une brèche. Merci pour ces moments de lecture. Le livre sera en bonne place dans ma bibliothèque. Apolline Fontaine, 25 mars ». Qu’elle accepte ici ma confiance renouvelée et qu’un éditeur la fasse connaître.