• Menu Possibles, nouvelle série n° 15, décembre 2016
  • Sommaire de ce n° 15, nouvelle série, décembre 2016
  • Contemporain : Jean-Yves Masson
  • Jean-Yves Masson, Offrandes, 2 poèmes
  • Jean-Yves Masson, Festin céleste et autre
  • Présentation de Jean-Yves Masson, poète
  • Découverte : Patricia Suescum, 3 poèmes
  • Hier : Michèle Lévy, [n° 22, avril 1980]
  • Invitation : Jean-Claude Tardif, 2 poèmes
  • Ajout n° 14 : Jacques Réda, Récitatif [extrait]
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  • Index des auteurs publiés dans Possibles
  • [Pour la B.N.F] ISSN : 2431-3971
  • Accès au n° 16 en ligne le 5 janvier 2017

Jean-Yves Masson, Poèmes
Le contemporain pour ce numéro de décembre 2016

Le renoncement à la forme en art, qui se donne volontiers l’allure d’un choix, d’un refus, et veut aussi parfois passer pour une sorte de nonchalance, n’est jamais qu’une forme aiguë de lâcheté.
Jean-Yves Masson, Le Chemin de ronde, Voix d’encre, 2003 [aphorisme CXXXIX]

LXVIII – Saint-Jean-des rois

Il nous sembla soudain que les oranges
qui brillaient là sur l’arbre dans le soir
dans le demi-sommeil de la lumière parlaient enfin
d’une contrée connue jadis et désirée.

Mais maintenant que la prière autour de nous
monte des murs, et que l’hiver suspend sans poids
son don de fleurs de givre à ces feuillages,
comment penser encore à ces soleils aux cœurs obscurs ?

Ah maintenant, comment se souvenir des fleurs dans l’ombre,
et des parfums, des mots légers qui les nommaient ?
Toi plus savante, encore un jour, lumière,
sèche nos larmes, toi fidèle qui te souviens.

Jean-Yves Masson, Poèmes du Festin Céleste, éd. l’Escampette, 2002
Cette mise en ligne n’aurait pas pu se faire sans l’accord de l’auteur et de l’éditeur

Neuvain du sommeil et de la sagesse XCVII

Amour longue impatience ! disait-il, et c’était
comme en rêve, il allait sur le chemin d’ombre
où déjà il était passé mainte fois. Mais aujourd’hui

le chemin s’en allait plus loin, tout un paysage s’ouvrait,
et plus haut scintillaient des cimes au gré de ses pas de marcheur,
et dans le silence des champs les couleurs éclataient plus vives.

Et toute crainte avait cessé, toute méfiance,
C’en était fait des bruits du cœur, des chemins tortueux de l’âme,
Une voix disait : « La nuit vient. C’est le commencement du monde. »

Jean-Yves Masson, Neuvains du sommeil et de la sagesse, Cheynecollection verte, 2007, deuxième édition 2008, prix Max Jacob 2007
Cette mise en ligne n’aurait pas pu se faire sans l’accord de l’auteur et de l’éditeur

Présentation de Jean-Yves Masson —>

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