Possibles n° 20, mai 2017

Possibles n° 20, sommaire
Revue de poésie en ligne, le 5 mai 2017

Contemporain : Jean Orizet
 – Six poèmes et proses, une présentation –

Jean Orizet

Tu es l’inoublié, l’emmuré de Lozère
Tu es aussi le roi de ma pauvre douleur
Dix années ont passé mais tu es toujours là
Puisque ton corps de cendres est aussi volatil
Que l’air qui le contient, présent tout alentour.

Tu flottes en moi léger comme une plume d’ange
Tu pèses en moi plus lourd que dix mille chagrins
Je te retrouve en rêve et te perds au matin
M’efforçant de mêler le soleil et la veille.

Je souris chaque jour à ta photographie
Posée sur… — Continuer la lecture

Découverte : Roland Bullman
Un poème repris du Livre des visages

je ne m’accorde aucune absolution
aucun séjour hors zone pestilentielle
et personne ne m’acceptera en sa pitié
ni n’offrira son ombrageuse compassion à mon piètre personnage
mais est-ce que j’écris
ou suis-je occupé d’une autre façon à me taire davantage ?
pourquoi supporterais-je encore ma délinquance
cet ennui de moi qui se prolonge… — Continuer la lecture

Hier : Marie-Josée Christien, Petites notes d’amertume
Repris du n° 13 [4ème trimestre 1977]

L’art est la matérialisation de notre besoin de sacré.

La poésie n’a pas pour but d’expliquer le monde mais de le vivre intensément, et par là espérer le comprendre.

Ce que je cherche dans la lecture d’un poème ? Le tremblement qui le traverse.

On a trop souvent confondu avant-garde et élite. Aux avant-gardes je préfère les éclaireurs, et surtout, de loin,  les indispensables… — Continuer la lecture

Invitation : Colette Fournier, deux proses
dont la seconde assortie d’un beau commentaire de G. C.

Je suis allée chercher un silence à tuer mes tympans. Ce fut difficile ; on croirait que c’est par leurs bouches que les gens regardent, qu’elles seules, fracassant de paroles le moindre espace, sont désormais capables d’appréhender le monde. J’ai cousu ma bouche de l’immobilité des fleurs sous un soleil parfaitement vertical. Une ligne de plomb soulignant l’équilibre de mon dos marchant au milieu des allées. Le silence coulait au-dedans de moi, fontaine sûre, régulière comme la respiration d’un nouveau-né… — Continuer la lecture

Pierre Perrin, pour ce choix de présentation, le 22 avril 2017

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