- Menu Possibles, nouvelle série n° 27, décembre 2017
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- Jean-Pierre Siméon, Mais cette guerre en nous
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Alain Hoareau, Ajour
La page “invitation ” de Possibles, n° 27, décembre 2017
Plein jour VII
C’était le bateau fête, glissant vers la nuit ; tu avais mis le rêve entre nos mains.
Nous avons vu bravos et la lumière sur l’eau, et l’électrique étoile, le ciel nouveau.
C’était les talents hauts sur les pavés, l’aiguille offrait le bras pour mieux tenir
et retenir déjà promesse, plus haut, déjà l’image et son vertige.
C’était le bateau rêve, glissant en Seine ; tu avais mis la vie entre nos mains.
Nous avons vu le ciel dessus et puis les ponts dessus dessous, et dessous chics un peu plus tard.
C’était les jours de maison ronde, l’aiguille marquait 306 en son cadran pour mieux tenir
et retenir déjà l’ivresse, encore plus haut, que ce qu’avril et mai ont pu chanter.
C’était le bateau corps, vivant du jour ; tu avais mis le temps entre nos mains.
Nous avons vu secondes, et les minutes, les heures, et du rire fou la mécanique, les larmes aussi.
C’était le fleuve, « L’Espoir » passait sous le Pont Neuf. Taxi, taxi, nous nous pressons de vivre
et tous ont vu illumination qu’offre un point de tension.
C’était le bateau hanche fêtant naissance ; tu avais mis nos corps entre nos mains.
Nous avons vu colline et vin nouveau, les toiles tristes et les portraits bâclés
C’était la Chine en place du Tertre, nous avons ri des nuits de peintres
et la chanson filait la gamme comme en luzerne lapin agile, la lèvre gourmande toujours, dans un sillon humide et doux.
Alain Hoareau, Ajour, L’Harmattan, 2017
Cette mise en ligne n’aurait pas pu se faire sans l’accord de Jeanne Orient
Alain Hoareau est né en 1961. Musicien de formation, il enseigne la guitare classique au Conservatoire à rayonnement départemental des Landes. Le poème ci-dessus est repris de son troisième recueil que le poète présente, en ligne, avec modestie, au bas de la page.