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Domi Bergougnoux
La “découverte” de Possibles, n° 30, mars 2018
Chant des baleines

Mon très grand mon tout petit
Mon enfant perché
Entre le Très haut et le Très bas
J’adresse ces mots friables à ton silence de granit
Je vole à la nuit la rondeur de la lune,
qu’elle te berce dans sa lumière ambrée
Je me dois de chanter à la surface des heures lentes
De ramener ton âme éperdue
Au centre de ce qui de toi dérive et se dilue
Mon tout petit mon très grand
Dans cette nuit glacée où tout paraît hostile
Je n’ai que mes mains trouées à te tendre
L’écorce de mon cœur de silice et de quartz
a volé en éclats acérés dans l’azur assombri
en copeaux dispersés sous un soleil de plomb
Reste mon chant de baleine sous l’océan flou
le silence sacré et le psaume très doux
de mon amour inconditionnel de mère
Pour bercer ta douleur d’être au monde.
Domi Bergougnoux, Où sont les pas dansants ?
[préface de Robert Notenboom, autoédition, 2018]
Hier : Alexandra Pizarnik —>
Lisant le poème ci-dessus, comment ne pas penser à Renée Brock ?
J’avais goûté déjà le poème ci-dessous :
« tout est signe tout le hante et le blesse
il déchiffre les mouvements et leurs ombres
scrute l’en-dessous des cils
décode chaque vibration alentour
l’oreille collée à la membrane du mystère originel
se lève entre deux mots ébauchés
poursuivant des chimères
marche vers des visages qu’il croit reconnaître
nomme les uns confond les autres
agglutine le réel à ses songes
puis revient se caler au silence
le regard délavé par les pleurs retenus
psalmodiant d’une voix blanche
une litanie interminable de pardons enchâssés à des doutes »
[repris du Livre des visages, Dom Bergougnoux 21/01/17]