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Murielle Compère-Demarcy
La page “invitation ” de Possibles, n° 53, février 2020

Maman à l’hôpital j’ai mal
au ventre
La mer remonte à contre-courant
dans le fleuve du langage mes mots
perdent la mémoire de nos âges
pour un braquage-express
du coffre intérieur des remue-méninges
autrefois fort
aujourd’hui clos
Histoire d’en changer tandis
que dans tes os
friables
Hurle mon cri de l’Enfant-Roi
Mère au sacrifice
Chiasme
du sang maman est mon enfant
L’Arbre s’enracine plus fort depuis que je lèche
ses plaies de totem j’embrasse son écorce
qui se soulève
Mes membres-maman esseulés notre langue
mal articulée et
ta carcasse qui me fait
figurine-pantin désarticulée
L’humus trempe mon encre dans tes blessures
La flèche du saule pleure et ploie sous le poids
du trop de soleil indécent
en cet Avent sans toi
Le saule plonge mes algues
sous ses feuilles de larmes
plus en dessous la surface impassible
Maman à l’hôpital j’ai mal
où ça remonte l’enfoui
des hurlements crus vifs violents
du radical
Mais
le soleil n’est pas terminé maman
mon enfant-soleil naît de toi
Toi de moi
dans le riff du vent où mes cordes lâchent
prise
— Le soleil n’est pas terminé, Maman.
© Murielle Compère-Demarcy (MCDem.), Poème inédit
Murielle Compère-Demarcy est présente dans trois numéros de Possibles, dont le n° 44 de mai, cette année. Son précédent recueil, L’Oiseau invisible du temps, paru aux éditions Henry en 2018, a bénéficié d’une recension à la date du 21 janvier 2019 ; Alchimiste du soleil pulvérisé, Z4 éditions, collection « La Diagonale de l’écrivain », 2019, 136 pages, 11,50 € a été également chroniqué sur ce site. En octobre a paru chez le même éditeur Dans les landes de Hurle-Lyre. Elle y consigne entre autres [page 61] « le ressac n’aurait pas ce goût de sel si la mer ne se reformait pas à chaque vague ». De même avec elle, la poésie à tête chercheuse se reforme bien à chaque page. [P. P. 29 janvier 2020]