Présentation de Nimrod, Possibles n° 19, avril 2017

Présentation de Nimrod
le contemporain de ce Possibles, n° 19

Nimrod, un retour au pays natal
une contribution de Jacques Décréau [2012]

À côté de ces deux figures tutélaires que représentent le père et la mère du poète, le reste de l’espace est occupé par le Tchad. Celui de l’enfance heureuse, que l’auteur fait revivre dans ses souvenirs. Et celui d’aujourd’hui, dans ce retour au pays natal, où la réalité est parfois proche du désenchantement. Le Tchad de son enfance c’est d’abord celui des bords de l’eau, avec les baignades et la pêche. C’est en même temps la splendeur sauvage et la misère de ce pays réduit à la poussière, et desséché par la canicule. C’est aussi le ciel étoilé, les scintillements de la voie lactée. Un sentiment de beauté et de tranquillité. Quelque chose d’unique, que Nimrod aborde avec émotion, mélancolie et nostalgie. Écoutons-le évoquer sa découverte du Sahel, lorsqu’il monte au Nord, pour aller se recueillir sur la tombe de son père… — Continuer la lecture

Nimrod, l’inconsolable exilé
Par et sur Jeune Afrique [2010]

Nimrod chante ses retrouvailles avec la famille et avec son pays, dont il célèbre la beauté (ses parties de pêche dans l’or des rivières), en même temps qu’il le pleure. « C’est ma mère qui invente ce pays. Comme j’ai mis longtemps pour formuler cette idée. Elle est si simple pourtant. Dépouillé depuis toujours de la moindre de mes richesses, surtout lorsque j’ai eu 19 ans – qui est l’âge de la guerre civile –, le pays ne cesse de me piller. Ma mère incarne ce dénuement. Aux poètes tchadiens – présents et à venir – je dédie cette parcelle de nudité que même la fraîcheur matinale dédaigne désormais… — Continuer la lecture

Des noces poétiques avec le Chari
Une lecture d’Angèle Paoli sur son site [2017]

« Je n’aime pas la poussière, j’en viens/Recommandez-moi à l’azur », confie-t-il dans « Envol » (in « Les superbes »). L’été est sa saison honnie. Pourtant, au cœur de ces jours de feu, se tient la mère, figure tutélaire de la verticalité. Elle est « stèle », sobre fidèle solide. Silencieuse et solitaire. D’une grande dignité. Semblable au banian qui « s’élève à la verticale de l’azur ». Celle qui veille dans l’attente et que peuplent les « orphelines pensées » du poète est-elle la même que « la mère solitude » ? Cela est probable car les deux figures se ressemblent. Le poète, qui rend un hommage émouvant à sa mère, lui confie son amour filial indestructible et intemporel. Un amour qui le lie au passé et continue… — Continuer la lecture

Nimrod, J’aurais un royaume en bois flottés
Une note de lecture par Pierre Perrin [2017]

NimrodNimrod est né au sud du Tchad en 1959 et a publié son premier recueil de poèmes en 1989. Après plusieurs romans aux éditions Actes Sud, dont Les Jambes d’Alice, 2001, il livre ici son anthologie personnelle de poèmes 1989-2016. Il a appris le français à l’école élémentaire. Il a choisi cette langue et, à la faveur d’une bourse obtenue par l’entremise de Léopold Sédar Senghor pour rédiger une thèse de philosophie, il dit avoir découvert Paris sous la neige en février 1991. Si ces détails formulent déjà une légende, l’essentiel est ailleurs. Car les premiers poèmes posent l’art poétique de Nimrod. Il se dégage, écrit-il, de l’éloquence, voire de l’imprécation familière à la poésie africaine, pour « mettre sa voix en veilleuse », en accord avec les chefs-d’œuvre de la langue française. L’extraordinaire est le cap qu’il a su garder. Il précise dans Que la pudeur voile à jamais mes larmes, postface à la seconde édition de Pierre, Poussière, 2004, reprise dans cette anthologie : « Je n’ai pas abandonné le vibrato… — Continuer la lecture


Pierre Perrin, pour ce choix de présentation, 1e 14 mars 2017

Découverte : Élisabeth Gaumet —>

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