Les retours par courriels des lecteurs sur Possibles n° 2, novembre 2015

Les retours par courriels des lecteurs
sur Possibles, revue de poésie en ligne, n° 2, novembre 2015

Possibles n°2 tient les promesses de la première livraison : un numéro copieux, voire touffu, dont on suit avec intérêt le déroulement clairement structuré.
J’ai beaucoup apprécié ton éloge du site d’Angèle Paoli Terres de Femmes qui est mon préféré concernant la poésie sur internet : qualité des choix de textes, ouverture à l’étranger et à des écritures diverses toujours ancrées dans l’expérience humaine, etc. Tu as usé d’un mot idéal pour caractériser cette revue : « racé(e)" » Je partage ta restriction quant à la longueur excessive de la plupart des notes de lecture [*] qui alourdissent fâcheusement une cuisine par ailleurs délicate.
J’ai aussi découvert Sébatien Rivet [*], et venue du passé, l’étonnante Katrine Mafaraud jusqu’à maintenant inconnue de mes services.
Le dossier sur Christophe Dauphin est bien constitué, mais ni ses poèmes présents, ni les textes documentaires n’ont suffi à me faire changer d’avis : je n’aime pas sa poésie ! Ce deuxième service du Surréalisme ne me touche pas ; je reste en dehors. Et puis ce goût des mots en “isme” m’agace, surtout celui qui lui sert de bannière et abîme le beau mot “émotion” qui se suffit à lui-même. Je reconnais surtout en Dauphin l’excellent revuiste, la richesse, l’exigence des Hommes sans épaules. Ne serait-ce que pour cela, il est nécessaire de parler de lui.
Quant à toi, tu tiens bien la barre de cette revue qui marquera le paysage de la poésie en ligne.

J.-F. M. [courriel du 7 novembre 2015 18:59:01 HNEC]

Je vous prie de pardonner cette opinion mais les écrivants que je viens de lire [dans Possibles 2] ne vous arrivent pas à l’astragale. Du moins me font-ils l’effet d’un cautère sur une jambe de bois. Sans doute suis-je un vieux con, mais cette pseudo-poésie me laisse d’un froid marmoréen. Bref, je retourne vous lire comme je lis Baudelaire, Mallarmé, Valéry… J’appartiens définitivement à un autre siècle littéraire.
Votre poésie, spécialement votre poésie en prose, me semble rassembler tous les caractères du genre : briéveté, intensité, gratuité. Vous n’y décrivez pas, n’allez pas d’un point à un autre, mais recréez un tableau vivant dans son cadre. Et ces tableaux sont beaux car ils contiennent à la fois de l’éternel et invariable comme du relatif lié à l’époque et aux circonstances. Et puis, il y a le style, les mots et jeux poétiques.
Vos qualités, ce sont celles d’un grand poète qui sait créer une foule de sentiments chez son lecteur. Je n’ai pas une appréciation, à proprement parler, d’homme de l’art mais celle de l’un de ces anneaux de fer aimanté par la pierre d’Héraclée comme dans le dialogue Ion de Platon. Quand je lis La Vie crépusculaire, je n’ai guère besoin d’explications, j’admire. Certes vous êtes un peu ma madeleine car, de même génération, j’ai aussi bu le lait au cul des vaches, travaillé à la batteuse, pompé l’eau à la main, et même couché avec ma cousine sous un édredon dans une chambre glaciale.

Michel Leuba [courriel du 6 novembre 2015 23:14:47 HNEC]

[*]Comment lisons-nous ? Ma note n’incrimine pas les notes, mais « des pages bondées qui, si quelqu’un se mêlait de les imprimer, exigeraient quinze, vingt, trente feuilles de papier ». Et la « découverte » de ce n° 2 concerne Sébastien Robert et non pas Rivet. Que les impétrants nous excusent, le courrieliste et moi-même.

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